mardi 15 août 2017

    Comme tous les auteurs je repense parfois à ce que j'ai écrit, j'analyse, et la vie me fait voir de différente façon les œuvres de mon passé. Après avoir écrit "Trash Humanity", la part sombre de mon inspiration, et grâce aux retours de certains lecteurs, je suis à présent plus conscient de ce que j'ai fait quand j'ai conçu AMINA TALES. Le livre commence comme une aventure pour ados, avec les codes de ce genre de Roman et même le style d'écriture qui va avec. Mais finalement ce que j'aime faire c'est surprendre le lecteur et le faire basculer là où il ne pensait pas aller, dépasser les codes d'un genre, transgresser au risque de ne pas coller avec ce qu'on attendait du livre. Amina est au départ presque encore une enfant, et au fur et à mesure que le monde du livre devient menaçant et horrible, parfois d'une dureté sans concessions, elle évolue vers l'âge adulte et perd ses illusions. Personne n'est épargné, même ceux en qui elle avait une absolue confiance révèlent leur côté obscur et sont capables du pire. Ainsi, dans un livre "pour ados" où l'on pensait trouver des personnages manichéens on plonge dans une aventure en territoire véritablement inconnu. Je fais un copier-coller de ce qu'en a écrit J.C Heckers, qui l'a exprimé de bien meilleur façon que je ne pourrais le faire :
    "C'est un bien étrange roman, au fond, qui semble destiné à un lectorat adulte et adolescent en même temps, qui a ses naïvetés de surface pour mieux entraîner au cœur de ténèbres poisseuses. Les clartés sont fugaces, ou trompeuses. Je dois dire qu'au terme de la trilogie j'ai ressenti un malaise plus que certain que bien d'autres avaient précédé, tant tout du long on fréquente l'abîme. Le tableau brossé est loin d'être rose, et encore une fois c'est une science-fiction qui ne pratique pas l'optimisme. Ce premier tome laisse libre cours à une imagination (jamais gratuite) qui déjà donne le tournis. Déjà l'effroi gagne, et pourtant il y aura bien pire ensuite. Je n'ai pas cessé de frémir d'horreur, notamment dans l'ultime volet qui dégage un désespérant fumet d'inhumanité. Le style, que personnellement j'associerais plus volontiers à une littérature pour la jeunesse, souligne d'autant plus par contraste la noirceur sous-jacente, noirceur qui vous happe. Et, malgré mes réticences (le début me laissa croire que ce livre n'était décidément pas fait pour moi), je me suis laissé emporter par cette histoire, touffue, dure, jusque dans ses prolongements les plus malsain."
    Ainsi on pourrait dire que AMINA TALES commet le sacrilège de vous mettre dans la peau d'une ado pour une aventure d'adulte, en quelque sorte, ce qui fait que vous vous prenez les événement en pleine face avec une violence décuplée. J'ose avancer que c'est une trilogie où enfin on ne prend pas les jeunes pour des débiles... Ce serait l'une des qualité du roman s'il en est (seuls les lecteurs peuvent en juger).

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